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im gonna fire'em up.
feravertos/tumblr ~ seven nation army @the white stripes/serge gainsbourg.

- nom : bass. reliques d'une famille oubliée qui l'a abandonnée un jour à un orphelinat miteux. elle le garde pour mieux le haïr. aussi pour que jamais quelqu'un ne prétende d'être de sa famille. elle n'en a plus. - prénom : lola. simple, court, efficace. lola ça dit passion ça hurle dévotion et ça chuchote sincérité. c'est très bien lola. - âge : à peine vingt-ans.  elle espère que sa troisième décennie sera plus douce que les précédentes. - nationalité et origine : elle est américaine, ne connaît pas vraiment ses origines. à en juger par son nom de famille elle en a déduit sans même le vouloir que ses parents biologiques étaient américains, peut-être se trompe-t-elle. au fond, elle s'en fiche. - situation amoureuse : célibataire courue par les garçons, celle qui fait espérer et jette dès que l'entreprise devient trop sérieuse. elle se joue de ses charmes, tient trop à son intégrité pour les abuser et désabuser. pourtant étrangement attirée de manière malsaine envers un certain hughes. un certain tuteur. - occupation : étudiante en commerce, enfant à plein-temps, fleuriste à mi-temps, animatrice pour enfants de manière saisonnière. - race : métamorphe. - orientation sexuelle : hétérosexuelle peu farouche qui n'a jamais eu l'occasion d'essayer quoi que cela soit d'autre. - particularité: elle s'est faite tatouée secrètement au niveau du bassin le mot "nobody" en caractères d'imprimerie, écrit de manière assez discrète. - célébrité : adelaide flawless hot sexy breath taking queen kane.

(+) Depuis combien de temps êtes-vous à la Nouvelle-Orléans ? Pourquoi être venu(e) ? Depuis trois ans. Je ne l'ai pas décidé, on m'y a obligé. On m'a pas demandé. C'était comme ça. C'était tout. On m'a bâillonnée et on m'a envoyée ici, comme ça, comme un paquet, comme un objet qu'on prend et qu'on jette une fois qu'on est lassé. Ca marche comme ça. Ca a toujours été comme ça. Ca ne changera jamais. C'est comme une ombre qui ronge et qui tue, qui revient, toujours, sans cesse, plus grande encore lorsque la lumière finalement se fait, quand une once d'espoir enfin montre le bout de son nez. Toujours teintée d'obscurité. Toujours oubliée. (+) Essayez-vous de renier votre nature ou l'acceptez-vous ? Comment pourrais-je la renier ? C'est dans le sang, c'est dans les veines, ça coule comme le reste, ça alimente les organes, ça démange, ça vit. Il ne s'agit pas ici de choix. Il n'en a jamais été question. C'est ainsi que les choses sont, ainsi qu'elles doivent être. Ce n'est pas une question que je me suis posée, pas une à laquelle je réfléchis. Je n'ai pas peur de ce que je suis. J'aime presque ce que je suis. C'est un échappatoire, une façon d'oublier un peu. De stopper cette éternelle hémorragie qui n'a de cesse de laisser le sang et les âges s'exposer. Quelques chairs à la vue de tous. Ils les oublient lorsque je ne suis plus moi. (+)  Avez-vous déjà tué des humains ? Si oui, combien ? Jamais. Cela ne m'a jamais effleuré. Pas un seul instant la tentation ne s'est profilée, pas même une fraction de seconde. Je ne comprends pas comment on le pourrait. Cela me dépasse, c'est inimaginable. Pas que parfois l'envie d'étouffer certaines pimbêches dans leur mascara ne soit pas intenable, simplement qu'il y a un parcours infranchissable entre l'idée et l'exécution.  (+) Quelle est votre relation avec les autres espèces ? Ni mauvaises ni bonnes. Je ne crois pas en ces guerres que se mènent certaines espèces, quoi que parfois moqueuses au sujet de leurs contraintes. Foncièrement je n'ai rien contre personne. Les conflits remontent d'un temps révolu qui ne nous regarde en rien, tout du moins, selon moi. Tout du moins j'avoue avoir un peu plus de mal avec ces sangsues qui pompent le sang de leur victime sans jamais savoir s'arrêter, insatiables. Ils ne me font pas peur. Ils m'ennuient, me désespèrent. Comment pouvons-nous nous préserver si ils font naître entre humains et créatures une cohue pareille ? (+)  Prenez-vous souvent l'apparence de d'autres personnes ? Jamais, je n'en ai pas la force, et n'en aurai sûrement pas envie durant toute ma vie. Je sais pertinemment de quoi relève le changement d'apparence à l'échelle humaine, ainsi cela ne m'attire nullement. Mes petites combines animales me conviennent déjà amplement. (+) Votre apparence du moment provient-elle d'un vivant ou d'un mort ? Elle provient d'un vivant, de la personne que je suis - ou alors j'ai pris l'apparence d'un mort depuis que je suis née, étrange hypothèse. Comme dit précédemment je n'ai jamais ressenti l'envie de devenir quelqu'un d'autre, ne souhaite jamais le vouloir. - crédit avatar: arabella. -

Lola a horreur qu'on lui parle de sa famille, qu'on lui pose des questions, pour la harcèle afin de savoir d'où elle vient puisqu'elle-même n'en a aucune idée. Lola a horreur de ce coeur qui se serre et se desserre, qui bat et se débat, qui saigne et qui re-saigne, inlassablement. Comme un surplus de flux sanguin, une hémorragie interne, un sang qui s'échappe trop vite. ☆  Tous les matins elle boit un café serré noir, sans sucre ni lait, regarde par la fenêtre le Monde s'éveiller, les enfants jouer, la maman commander. Elle observe cette hiérarchie familiale qu'elle n'a jamais connue, s'agiter, s'époumoner pour rentrer dans ces limites qu'elle s'est elle-même fixée. Elle sourit. Elle méprise. Elle envie. ☆  Lola fume depuis qu'elle a quinze ans, se cachait autrefois pour ne pas qu'on la crie, le fait aujourd'hui pour ne pas décevoir. Elle ne fume pas beaucoup, deux cigarettes par jours, elles lui sont pourtant indispensables. C'est l'acidité et la bouffée d'air frais des matins glacés dans les rues de la Nouvelle-Orléans, c'est la douceur sucrée du soleil couchant des crépuscules à l'horizon rougeoyant. ☆  Malgré ses airs rock'n'roll et indifférente, Lola elle aime se pomponner maintenant qu'elle le peut. Elle passe beaucoup de temps tous les matins dans la salle de bain, devient princesse aux rêves brisées dans ses souliers de verre.  ☆  Elle ne supporte pas que son iPod soit déchargé, elle ne supporte pas ne pas avoir de musique, elle ne supporte pas ne pas écouter Aretha Franklin le matin. Lola c'est la mélomane du jazz, du rock, du blues et de la soul. Lola elle aime ces goûts d'hier aux mots d'aujourd'hui, ces teintes d'une époque qu'elle aurait tant rêvé de vivre. Mais ça, personne ne le sait. Parce que Lola elle n'a pas de rêves.  ☆  Tous les soirs lorsqu'elle rentre chez elle, elle mange une pomme, boit un café serré, noir comme elle les aime, et elle se pose à la fenêtre quelques minutes le temps de goûter. Encore elle regarde les familles s'apaiser, les enfants se libérer, les mamans s'inquiéter. Toujours elle bat et se débat contre elle-même, inlassablement, comme un masochisme doucereux aux goûts sucrés des traditions d'antan. Une pomme et un café. ☆ Elle possède une garde-robe à en faire pâlir plus d'une, se paie la plupart de ses vêtements avec l'argent qu'elle gagne grâce à son travail. Amoureuse des fripes et autres magasins anciens, elle a un style bien à elle, mi-décalé mi à la mode. Elle suit tout le monde en y imposant ses désirs. Elle suit le Monde en le façonnant. ☆ Lola elle aime l'hiver et le froid, elle aime les arbres qui s'étouffent sous l'épais manteau neigeux et les fleurs qui se meurent sous le gel des mois les plus frais. Bass elle aime la fin, elle aime la mort, parce que toujours elle précède le renouveau. Parce que toujours elle libère. La beauté ne réside pas dans la naissance, mais dans cette fin qui nous effraie, alors qu'elle ne fait que nous révéler. Elle en a tellement connues. ☆ Sa couleur préférée est le rouge. Elle en colore régulièrement ses lèvres pulpeuses. Elle en colore régulièrement tout ce qu'elle trouve. Parce que le rouge, ça hurle passion, et ça crie, et ça crie, jusqu'à ce qu'on le regarde, jusqu'à ce qu'on l'entende, jusqu'à ce qu'on l'écoute. Le rouge c'est la domination et la rébellion. Le rouge c'est le changement. ☆ Lola même si elle dit qu'elle n'est pas romantique, elle a vu tant de couples se déchirer qu'elle adore qu'on fasse attention à elle. Elle aime les roses, les rouges, elle aime les chocolats, les bijoux, elle aime les dîners en tête à tête. Ou plutôt elle en rêve. Parce que Lola elle n'a jamais aimé ou presque. Et les hommes qu'elle aime la détruisent. ☆ Si elle peut se changer en une multitude d'animaux différents, la forme qu'elle préfère prendre demeure celle d'un geais bleu, chantant et libre, heureux et rapide. Aux couleurs douces des ciels bleus sans nuages, sans rien d'autre qu'une étendue éternelle et infinie d'horizons parcourant le Monde.☆ Lola est une fêtarde invétérée, quoique plutôt solitaire de nature elle s'arrange pourtant pour sortir tous les week-end et use et abuse de la plupart des alcools et substances lui passant sous le nez. Euphorie douce et secrète qui durant quelques heures la guette, elle sait pourtant s'arrêter à ces limites qu'elle repousse toujours un peu plus dans un désir inavoué et insatiable de s'oublier. ☆ Sa plus grande peur et d'être abandonnée. Elle fait la dure avec ses vestes en cuir et sa sensualité mais Lola elle est effrayée. Une trouillarde qui avance dans la nuit sans jamais personne pour la remarquer, pour l'abriter. Personne jusqu'ici si ce n'est Hermès. Mais elle a peur, toujours, qu'on la touche, qu'on l'attache, qu'on la tâche. Comme une poupée trop souvent souillée, à l'orgueil comme seule relique des souffrances, au sarcasme seule défense des souvenirs. ☆ Lola elle n'aime pas, Lola elle déçoit. Elle fait mal pour ne pas qu'on s'approche d'elle, elle s'éloigne quand on la tient du bout des doigts. Bass elle aime pas la proximité, elle aime pas l'intimité, parce que la sienne est emplie de monstres inavoués et enterrés. Qu'elle hurle au jour dans un secret inavoué ce qu'elle ressent. Elle ne le fait jamais. Elle a peur. D'elle-même, des autres, de ce qu'elle pourrait trouver en cherchant un peu en son for intérieur. ☆ Elle fait de la natation depuis qu'elle est petite, se débrouille plutôt bien, part nager dès qu'elle en a l'occasion. C'est la petite sirène des fonds marins qui se cache et se cache. Elle adore la compétition, y passe la plupart de son temps dès qu'elle en a l'occasion. Comme un échappatoire, un phare dans la nuit pour l'éclaire, une certitude inchangeable et qui jamais ne l'a quittée. Elle aime nager.

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if i told you everything
would you call me crazy
crédit ~ quote/dark star @jaymes young.

La douce brise du printemps emplissait les rues désertes. Ce n'était pas l'été. Ce n'était pas l'automne. Les fleurs déjà rosées des cerisiers se mouvaient sous le doux vent chaleureux qui toujours recueillait les blessées dans son étreinte, les entraînait au loin. Il n'y avec aucun bruit si ce n'était celui de l'éveil. Aucun. Quelques pas de qui s'écrasaient contre le velours pourpre des pavés, silencieux, inaudibles. Ils s'avançaient tous deux, déterminés vers le bâtiment, sans un sourire, sans un mot. Quelques bourrasques parfois venait les décentrer de leur trajectoire initiale, et ils vacillaient, vacillaient, tels de vulgaires flammes qui au moindre incident s'essoufflaient, dansaient le diable avant de se mourir sans un bruit. Dans l'ombre et la nuit.
Seules les lumières des néons les accueillirent lorsque finalement il pénétrèrent dans le bâtiment, impassibles et droits, une paire de lunette sévère surplombant chacun de leur nez à l'arrête grossière. Quelques bruits de portes qui claquent. Et c'était tout. Puis finalement, l'un deux, le plus grand s'approcha du guichet de l'entrée, glissant ses prunelles de glace au dessus des verres impeccablement nettoyés en regardant la réceptionniste. « On vient chercher Lola Bass. » Elle l'observa de longs instants, hésita, fronçant ses sourcils empreints de gris sur ses petits yeux noisettes. Finalement, elle demanda les papiers nécessaires sans autre forme de cérémonie, les accompagna jusqu'à  la salle de jeu dans laquelle régnait un silence macabre. Lola les vit arriver. Avec ses grands yeux bruns et ses tumultes, sa peur et ses doutes. Elle les observa balayer la pièce du regard, lâcha les cartes qu'elle avait dans ses petites mains laiteuses, et les défia. Ils ne firent pas attention à elle en premier lieu. Et ils la trouvèrent. Comme une parmi tant d'autres, aux gros sourcils, aux lèvres rondelettes et au visage plein. Lorsqu'elle croisa leur regard elle tressaillit, secouée comme elle pouvait l'être lorsque l'été arrivait. Frissonnante. Ils s'approchèrent d'elle sans un bruit, comme quelques prédateurs guettant leur proie par peur qu'elle s'en aille. Comment aurait-elle pu le faire ?
Ils lui prirent la main, elle hurla. Comme un mécanisme, quelques rouages qui brutalement reprenait leur entreprise fracassante en son petit être tout entier. Elle frappa des mains, des pieds, mordit même quelques doigts passant à sa portée. C'était le combat de l'absence contre l'ici, du jamais contre maintenant. C'était le combat de ses peurs contre ses espoirs, de ses doutes contre ses certitudes. C'était le combat vain qui l'épuisa, l'exténua plus encore qu'elle ne pouvait l'être par tant de vies vécues dont elle n'avait jamais usées. Abdiquant, comprenant très rapidement son incapacité à s'échapper de cette étreinte étouffante, elle finit par obtempérer sans un bruit. Sans plus un cri. Il n'y avait qu'une question rhétorique. Est-ce que tu veux ? Que pouvait-elle vouloir, au fond ? Pas grand chose, rien, si ce n'était la liberté qu'on paraissait enfin lui offrir avant de l'enfermer derrière d'autres barreaux encore, enjolivés d'artifices futiles dont elle n'avait jamais été friande. Elle finit par les rencontrer. La femme lui sourit. Ses cheveux bruns abîmés tombaient avec ordre sur ses épaules carrées. Et elle souriait. Inlassablement, figée dans les temps, tandis que derrière elle l'ombre se profilait doucement. Lui finit par s'approcher sans un bruit, comme tapis, vint à ses côtés et lui prit la main, l'étrangla de ses doigts puissants. « C'est fini. On te prend avec nous. »


Elle les regardait de ses petits yeux noirs indomptables, les mains posées sur la table, imperturbable. D'un parent à l'autre elle passait sans jamais se lasser, détaillant leurs visages munie de cette haine sans limite qu'elle leur vouait sans réellement savoir pourquoi. Peut-être était-ce cette façon qu'ils avaient de se comporter avec elle comme si elle n'était qu'un objet acquis et possédé, qu'un bien de valeur, qu'un bijou brillant.
Les effluves de la soupe de légumes se glissaient sous son petit nez en trompette. Ils la dégoûtaient, l'empoisonnaient, comme un rappel perpétuel par tous les moyens possibles qu'ils offraient. Elle était leur. Peu importait cette volonté féroce qu'elle possédait de se défaire d'eux du haut de ses sept ans, peu importait cette haine qu'elle nourrissait de son passé, peu importait tout ce qu'elle avait traversé. Lola été là. Figée dans le temps, assise sur sa petite chaise ré-haussée d'un coussin de velours impeccable, balançant ses jambes dans le vide, heurtant parfois sans la moindre gêne un pied de la table ou de sa chaise. Elle s'en fichait. Personne ne disait rien, jamais. Comme un sursit qu'on lui offrait pour ce qu'elle avait traversé. Comme une douce pitié grinçante dissimulée derrière ces masque que tous revêtaient. Artifices et leurres.
Un couteau qui s'écrasa sur la table de bois. Un rire nerveux. Puis finalement son regard bleu se planta de celui de l'enfant, défiante et insolente tandis que sa mâchoire plus encore semblait se contracter. Elle ne bougea pas d'un cil. Tous avaient presque fini de manger. Tous étaient restés muets. Le silence comme seule excuse à l'ignorance. Il ne voulait pas savoir. Ils ne le voulaient jamais. C'était l'hypocrisie des bourgeois qui derrière leurs assiettes de porcelaine se cachaient entre rôtis de boeuf et haricots verts du marché. Un sourire irrémédiable, imperceptible aussi se dressa sur les traits fins de Lola tandis que tous redressèrent le regard pour assister à la scène une énième fois. C'était toujours la même. « Manges Lola s'il te plaît. » C'était la colère qui se distillait dans ses veines, l'ivresse de l'accumulation, de la saturation. Ainsi ses petits doigts se resserrèrent sur la table, les phalanges de ses mains laiteuses blanchies par la douleur et toutes ces choses qu'elle taisait inlassablement parce que jamais elle n'avait eu d'oreille attentive. Jamais. C'était la solitude dans les ombres. C'était la solitude dans l'amour. « Ne m'obliges pas à m'énerver. » Son ton était plus sec, plus dur, plus sérieux. Elle n'en avait que faire, de toutes ces conventions, de toutes ces choses qu'on espérait d'elle sans jamais se soucier de ce qu'elle pouvait vraiment ressentir. Ce n'était qu'une enfant. Elle ne pouvait pas ressentir. Elle ne devait pas vouloir. Elle ne faisait qu'obéir. Pourtant, et ce en dépit des regards attristés des autres membres de la famille, Bass ne répondit toujours pas, soutenant ce regard qui jamais ne lui faisait peur, pas maintenant, plus maintenant. Elle en avait connu des bien pires.
Il se leva. Elle savait de quoi il retournait, ne bougea pas pourtant, se détourna de la chaise avec cet air de défi perpétuel qui ne faisait que l'énerver plus encore tandis que lui s'approchait de la fillette, les muscles tendus et l'oeil vif. Elle ne se battait plus dorénavant contre ces monstres qui autrefois l'avaient si souvent démunie. Elle ne se battait plus contre personne, se rebellait dans le silence, dans cette quête déjà éternelle qu'elle menait pour la paix sans rien dire. Elle avait du caractère. Ne le laissait jamais paraître. Parce qu'il s'agissait ici de survie, et non pas de vie. Il s'agissait de combats et pas d'arrangements. Les mots n'étaient qu’enjôleurs.
Il l'attrapa. Elle se débattit, de longs instants, sans jamais défaillir, sans jamais s'arrêter, frappa de ses petits poings contre le dos voûté de celui qu'elle se devait d'appeler papa au nom de l'ignorance. Elle n'en avait jamais rien fait. Et elle frappait, frappait, frappait contre ses rêves échoués, contre ses volontés muettes et ses douleurs sourdes. Et puis finalement elle put sentir son dos s'échouer contre le bois d'un appui de fenêtre, entendre quelques os craquer, d'autres encore. Lola ne savait pas vraiment où elle était, ne l'avait jamais réellement su. Elle continua de cogner, ne croisa pas grand chose, se sentit soulevée de nouveau puis balancée contre la douce chair d'un matelas. Puis d'autres coups encore. Des gifles, des poings, des pieds, de tout ce qu'il possédait. Aussi longtemps qu'elle le pouvait. Et bien rapidement, elle sombra. Comme elle le faisait toujours, cessa, ferma les yeux, et s'en alla, s'évapora dans ces brumes vaporeuses ô combien dangereuses.